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L’art outsider : L’expression authentique au-delà des cadres

©Telemaque

À l’origine, l’outsider a été l’équivalent anglo-saxon de l’Art brut. Ce mouvement a évolué pour célébrer des créations en marge des normes artistiques. Tout en révélant divers artistes émergents et talentueux dans leur domaine, l’Outsider art rassemble des artisans naïfs ou autodidactes. Ces artistes sont restés en marge des conventions artistiques, sans avoir été institutionnalisés. 

Découvrez-en plus sur le sujet.

L’art outsider, de quoi s’agit-il ? 

L’origine de l’Outsider remonte à l’année 1972, lorsque la critique d’art de Roger Cardinal introduit le terme outsider art comme synonyme anglais pour l’expression art brut. Ce dernier est un mouvement créé par l’artiste français Jean Dubuffet. 

Jean Dubuffet utilisait ce terme pour désigner les créations artistiques en dehors des normes culturelles établies. Il concentrait son attention sur les artistes en dehors du cercle artistique courant, comme les enfants ou les patients d’hôpitaux psychiatriques.

Autrefois défini comme la traduction anglo-saxonne de l’art brut, l’art Outsider a tracé son propre chemin aujourd’hui.  

Ce mouvement se présente comme des créations authentiques réalisées par des artisans autodidactes ou naïfs. Des artistes qui proviennent de milieux éloignés du monde artistique. 

Ces artistes étrangers ont peu ou pas de liens avec les institutions créatives. Autrement dit, ils n’ont pas vécu de parcours pédagogique artistique. D’autant plus que leur travail n’ont souvent de reconnaissance qu’après leur mort. 

Ces origines ont été étayées par l’exposition intitulée Outsiders et le livre de Roger Cardinal intitulé Outsider Art en 1972. Cet événement a été organisé en 1979 à la Hayward Gallery de Londres par Victor Musgrave et Roger Cardinal.

L’art Outsider était principalement centré aux États-Unis. En 1989, le magazine britannique Raw Vision a diffusé et développé à l’international ce mouvement. 

Le lien profond avec l’art brut a contribué à renforcer l’évolution et les fondements de l’art Outsider. Ce qui a permis de gagner une forte reconnaissance à l’échelle mondiale tout en restant en harmonie avec sa source originelle.

Cet art promeut la spontanéité, l’originalité et l’authenticité. Son histoire distincte s’est enfin dessinée dans les années 1990, à travers plusieurs revues, des expositions et des publications. 

Les artistes de l’art Outsiders  

C’est un artiste, qui habite l’île Tory au large de la côte du Donegal, appelé James Dixon qui a symbolisé l’art Outsider. Sa maîtrise artistique ne s’est révélée que plus tard, à l’âge de 72 ans. Son œuvre illustre l’authenticité de ce mouvement créatif.

Au Réservoir, un outsider en particulier, Odile Decq, est à la fois une architecte et une sculpteuse. Elle crée des pièces asymétriques en regroupant des techniques, des formes et des matières, donnant un autre aperçu du monde. Elle est en plus passionnée des Beaux-Arts. 

Sur notre Artplace, il existe également d’autres outsiders comme Daisuke Ichiba. Née en 1963, cet artiste outsider japonais s’inspire de l’âge d’or du manga. Il réunit l’art contemporain, la poésie noire, les BD et la musique bruyante pour créer une beauté singulière. Ces œuvres d’art sont parfois troublantes, mêlant écolières, animaux et rituels tragiques.

Rémy Tejo est également un artiste outsider de l’Artplace. Il est né à Nijmegen, aux Pays-Bas. Ses dessins des années 90 reflètent une critique envers le design des années 80. Son travail unit le design, l’art  tout en questionnant l’utilité et l’usage des objets.

L’outsider Isabelle Daëron est aussi l’une des artistes designers et outsiders de la galerie du Réservoir. Sa création met en avant les objets, les espaces et les installations. Ses œuvres d’art  explorent la relation entre l’habitat et les éléments naturels, comme dans son projet Topiques.

L’art Outsider ne se réduit pas aux artistes non conventionnels. Il dépasse les mouvements anti-art. Au-delà de l’art brut, l’Outsider explore davantage en célébrant différentes formes d’expression artistique non traditionnelles. Ce mouvement réunit ainsi une variété d’approches créatives et originales.

L’art outsiders de nos jours 

Aujourd’hui, les contours précis de l’art brut et de l’art outsider éveillent des débats. 

Pour certains, ces mouvements sont chargés de sous-entendus négatifs. D’autres pensent qu’ils reflètent simplement la réalité des artistes concernés. 

De nombreux auteurs pensent que ces pratiques aux frontières floues semblent se fondre avec l’art contemporain. L’art Outsider et Brut intègre des pratiques caractérisées par la récupération, la rapidité, l’accumulation, la spontanéité et la saturation. 

L’exposition OUT 2023, par exemple, entreprend une vision humaniste de l’art contemporain. Elle offre une nouvelle perspective sur la vie à travers différents points de vue. 

De même, la diffusion d’œuvres créées par des artistes neuro divergents contribue à révéler une richesse culturelle longtemps occultée. Les initiatives comme l’exposition « D’un œil différent » et OUT 2023 déconstruisent les préjugés et les mythes entourant ces artistes.

En somme, les œuvres des artistes outsiders, défiant les catégories classiques, sont maintenant valorisées et mises en avant. 

Le milieu contemporain des arts visuels poursuit d’ailleurs sa quête de représentativité sociétale. Un processus encourageant qui démontre que l’art outsider continue de fusionner avec les dynamiques contemporaines.