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La signature sur les œuvres des artistes, une preuve d’authenticité ?

©Daouda Traoré

Tout passionné d’œuvres d’art connaît l’importance de la présence de la signature d’un artiste sur son œuvre. Que ce soit un nom, un alias, des initiales ou encore une forme personnalisée, chaque signature représente une marque laissée par l’artiste. D’où vient cette manière de signer sa toile ? Quelle est sa fonction par rapport à l’œuvre ? Pourquoi est-elle importante ? Dans les lignes suivantes, découvrons les détails importants sur la signature d’une œuvre d’art. 

Qu’est-ce que la signature ?

Signer son art est considéré comme un élément crucial pour évaluer et authentifier une œuvre d’art. Cependant, la signature sur les réalisations artistiques n’a pas toujours été une pratique courante. 

Historique 

La signature des œuvres d’art a commencé à se développer pendant la période de la Renaissance. À cette époque, la signature se situe surtout en périphérie de l’image ou sur les cadres des œuvres d’art. 

Au début, les artisans orfèvres étaient les pionniers de cette pratique de marquer leurs œuvres avec des poinçons. Par la suite, les peintres ont apposé leurs signatures sur leurs créations au cours du XIXème siècle. Cette pose marque l’authenticité des œuvres, et ce en corrélation avec l’essor du marché de l’art. 

Néanmoins, durant ce même siècle, Marcel Duchamp a marqué l’histoire de la signature des œuvres. L’artiste a perturbé les conventions artistiques avec sa création « Fontaine », un urinoir en porcelaine rejeté lors d’une exposition à New York. Cette œuvre a été clairement signé d’un alias « R. Mutt », engendrant un voile de mystère sur l’identité de l’artiste. « Fontaine » a donc été élevée d’objet ordinaire à une création artistique, défiant les idées conventionnelles relatives sur l’art.  

Forme de la signature 

Chaque artiste a le choix concernant la manière dont il appose sa signature sur ses créations. Il peut écrire son nom, ses initiales… Il jouit ainsi de la liberté de choisir l’outil avec lequel il posera sa signature et les nuances de couleur à utiliser. 

L’artiste peut aussi choisir d’utiliser un tampon qui permet de marquer son empreinte et donc, affirmer son authenticité.

Au réservoir, vous pouvez découvrir des œuvres signées par des artistes de renom. L’on retrouve par exemple la signature de Robert Combas sur son œuvre Les Jambes en Fanfare. Laurence Barnabé-Richard signe également ses œuvres avec ses initiales LB. Les collectionneurs d’art peuvent par ailleurs dénicher d’autres œuvres artistiques avec les monogrammes d’autres artistes sur le site de cet Artplace.

Quel est le rôle d’une signature d’un artiste ?

La signature attribue une œuvre à son créateur. Cependant, elle revêt d’autres fonctions. 

Valider un tirage 

En mettant  sa signature sur une estampe, l’artiste peut confirmer son approbation concernant le résultat d’impression. Cette signature atteste donc que le tirage reste conforme à sa vision et à son point de vue. 

Conclure l’œuvre d’art 

Chaque artiste prend du temps lorsqu’il crée. Une fois l’œuvre achevée, il peut poser son empreinte. Il s’agit d’un geste final marquant la fin d’un processus créatif.  

Dater la création artistique

Comme mentionnée précédemment, certains artistes ne signent pas de leur nom ou de leur pseudonyme. D’autres adoptent diverses signatures durant leur carrière, permettant de dater leurs créations de manière approximative. Ce changement d’empreintes peut d’ailleurs être lié au style de l’artiste ou aux différentes périodes. Les artistes peuvent aussi choisir de signer avec l’année de réalisation de l’œuvre, c’est le cas notamment de l’artiste Jean Rouzaud.

Pourquoi la signature sur une œuvre d’art est-elle importante ? 

La signature de l’artiste sur ses œuvres représente plus qu’une simple empreinte, elle exprime également le la preuve que l’œuvre est authentique. 

Un sceau d’authenticité reconnu par un expert 

Pour les passionnés d’œuvres d’art, la signature peut servir de repère sur l’authenticité de l’œuvre. Servant de preuve additionnelle, l’œuvre constitue réellement une création de l’artiste ou a été validée par ce dernier. En acquérant l’œuvre sur Internet, dans une galerie, etc., le collectionneur obtient ainsi un certificat d’authenticité de la création. 

Un avantage en matière de valeur lors de la vente de l’œuvre

Un professionnel du marché de l’art dispose des compétences afin de vérifier l’originalité de l’empreinte d’un artiste de renom. Cette validation permet d’accroître la valeur de la création. 

Certains artistes sont connus pour signer de nombreuses reproductions de leurs œuvres. Cette pratique permet d’ouvrir la porte à la circulation de diverses contrefaçons sur le marché. Dans le cas où un collectionneur souhaite intégrer une réalisation artistique, un expert peut confirmer son authenticité.

Faut-il donc acquérir une œuvre avec signature ou pas ? 

Une œuvre d’art signée semble plus précieuse sur le marché de l’art. Cette marque authentifie la création, la reliant directement à l’artiste, portant en même temps une preuve de son origine. 

La question de la signature est-elle donc incontournable ? Cette détermination appartient à l’artiste concerné. Il arrive, en effet, que certains artistes n’apposent pas leurs signatures, notamment s’il s’agit de sérigraphies réalisées en grand nombre. C’est ce qu’on peut appeler des éditions libres, celles-ci ne sont ni signées ni numérotées.

Certains artistes contemporains ne signent pas leurs réalisations. Cette absence d’empreinte peut être délibérée, faisant partie de la démarche artistique. Ces esthètes visent donc la remise en question des conventions traditionnelles de l’art, y compris donc la signature. Au Réservoir, il existe également plusieurs artistes qui n’apposent pas leur marque sur les œuvres, par contre la galerie joint systématiquement un certificat d’authenticité. Toutefois, ceci n’enlève rien à la beauté ni à la valeur même des créations artistiques. 

En acquérant une œuvre d’art, la valeur de celle-ci ne dépend pas de la signature. Par contre, parapher une création permet au collectionneur de toujours fournir une preuve sur l’authenticité de la création.