Si le cadre ne fait pas le tableau, cet élément peut néanmoins impacter la présentation d’une œuvre de manière significative. Alors quel cadre choisir pour sa peinture ? Et comment réaliser soi-même l’encadrement de sa toile ? Chineurs, collectionneurs ou étoiles montantes de la peinture : voici les réponses.
Encadrer ou ne pas encadrer : une question existentielle pour votre peinture
Discutable d’un point de vue à l’autre, le choix d’encadrer ou non une peinture répond avant tout à un besoin de praticité. Que ce soit sur toile ou encore sur bois, les peintres d’antan n’avaient guère le choix : il fallait peindre à l’huile. Pour eux, l’encadrement était donc indispensable afin de tenir l’œuvre lorsqu’on la séchait.
De nos jours, il est devenu possible d’accélérer le séchage en employant de l’acrylique. Cette option rapide permet de se dispenser d’encadrement. Par ailleurs, ceux qui se tournent vers l’option sans encadrement évoquent parfois la vulnérabilité de cette pièce aux coups et aux rayures. Cela peut donc présenter une certaine incommodité pour le transport. Là encore, les avis sont variés, car pour les collectionneurs, une peinture encadrée et prête à emporter peut-être plus intéressante.
Néanmoins, encadrer sa toile reste une nécessité pour préserver une œuvre plus délicate, comme Trèfle d’eau ou encore le collage Puzzle, signés Alive Ivars. Pour ces articles du Réservoir, une protection vitrée contre les rayons ultraviolets, l’humidité et les souillures est essentielle. En outre, un cadre assure un meilleur maintien du châssis et donc du tableau.
Encadrer une peinture relève également des préférences esthétiques de chacun. Aux yeux de certains, un cadre peut ternir l’œuvre. D’autres y voient un moyen de sublimer l’unicité et l’éclat de l’objet d’art. Le cadre apporte cet effet soigné et cette touche distinguée au travail de l’artiste.
Par ailleurs, le dress code adapté de votre œuvre peut dépendre de l’événement où elle est exhibée. En général, pour une exposition d’envergure nationale ou mondiale, les organisateurs exigent l’encadrement des peintures, mais à leurs frais. Pour un salon intime en comité restreint, les artistes préfèrent dévoiler leur peinture à nu. Cependant, il n’est pas rare pour une Artplace de présenter les œuvres encadrées.
Enfin, miser sur un cadre, c’est investir un montant plus ou moins substantiel, selon le modèle choisi.
Choisir le cadre parfait pour sa peinture : comment s’y prendre ?
Vous l’avez compris : le choix du cadre de votre peinture est tributaire de son utilité et de vos goûts. Cela dépend aussi de la nature d’une éventuelle exposition, mais aussi du budget disponible. Tout est donc relatif. Cependant, pour vous aider à mieux choisir, voici quelques conseils que vous pouvez appliquer pour la couleur et le style.
Le coloris à adopter
Pour faire ressortir votre peinture, vous pouvez opter pour un coloris en harmonie avec la palette de l’œuvre. Par exemple, pour son Mickey, l’artiste Gum a opté pour une palette noire sur fond blanc. Cette couleur conviendrait donc aussi bien que le blanc pour l’encadrement.
Jouer sur les contrastes peut aussi fonctionner, à condition d’être employé avec parcimonie et style… Vous n’aimeriez pas que le cadre vole la vedette à votre œuvre d’art, n’est-ce pas ? Misez plutôt sur des couleurs sobres et discrètes pour éviter les débordements.
Le bois naturel et la dorure sont également des options à explorer. Associé à une œuvre ancienne, un encadrement doré est des plus élégants.
Le style de cadre
La caisse américaine est la nouvelle tendance d’encadrement. surtout pour les toiles tendues sur châssis.
Très répandu dans les galeries d’art, ce type d’encadrement s’apparente à une “caisse“ avec un fond rigide. Les rebords qui forment le cadre se situent à quelques centimètres de la toile. L’œuvre est ensuite fixée sur le fond de la caisse. La distance entre la peinture et la moulure du cadre donne un effet de flottement qui met en valeur l’œuvre.
Si la sobriété est votre mot d’ordre, l’encadrement droit est celui qu’il vous faut. En aluminium ou en bois, ce cadre vous donne un rendu des plus discrets.
Une touche de fantaisie ne ferait pas de mal, vous dites-vous ? Alors pourquoi pas un encadrement à moulure. Ces cadres rétro apportant plus de reliefs font leur grand retour dans les Artplace.
Enfin, si vous souhaitez faire au plus simple, la toile posée est la variante tout indiquée. Option la plus abordable, c’est également la plus facile à réaliser. Il suffit de fixer la peinture sur un support de plus grande taille.
Passe-partout ou Marie Louise ?
Il peut arriver que votre peinture ait besoin de supports supplémentaires pour la protéger, même une fois dans le cadre. C’est notamment le cas pour une aquarelle ou une estampe qui requiert un passe-partout. Il s’agit d’un cadre cartonné posé sur l’œuvre de sorte à laisser un espace entre celle-ci et l’encadrement vitré. Pour apporter un effet de relief à l’œuvre, vous pouvez également adopter La Marie-Louise. Tel un cadre dans le cadre, cette moulure facilite la transition visuelle de l’encadrement à la pièce.
Procéder par vous-même : astuces DIY
Avec du talent pour le bricolage, réaliser soi-même l’encadrement de sa peinture permet d’épargner sur le prix du cadre. Alors comment s’y prendre ?
Préparation de la peinture
La préparation consiste également à étirer votre peinture en cas de pli, ou si elle est enroulée dans un tube. Pour ce faire, déroulez votre œuvre et posez-la sous une charge horizontale, comme des livres. La durée peut aller de quelques heures à quelques jours. Veillez également à ce qu’aucune saleté ne vienne entacher votre peinture avant de la fixer au cadre. À l’aide d’un tissu doux, retirez la poussière ou toute autre souillure.
Prélever les mesures de son œuvre puis procéder à la préparation au préalable permettent donc à la peinture d’être étirée le temps de créer le cadre.
Créer le cadre
Une fois les mesures prises et la peinture préparée, il est temps de choisir le cadre adapté à votre objet d’art : style, matériau, couleur. Pensez au passe-partout ou à la Marie-Louise, pour une aquarelle.
Préparez vos montants à châssis en bois suivant les mesures prélevées. Il vous faut 8 pièces de tasseaux rectangulaires rabotés, une scie d’encadreur, de la colle à bois. À l’aide de cette dernière, disposez les tasseaux de manière perpendiculaire. Puis, découpez les baguettes ainsi créées en biseau, à l’aide d’une scie à onglet. Collez celles-ci et compressez-les pour avoir des angles bien droits. L’objectif est de rassembler les baguettes pour former le cadre. N’hésitez pas à consolider les montants à l’aide d’une agrafeuse de tapissier. Ensuite, rajoutez des vis à l’arrière, pour fixer. Enfin, vous pouvez poncer et peindre votre cadre pour un meilleur rendu.
Voilà, votre cadre fait maison est fin prêt !
DIY de cadre : bonne ou mauvaise idée ?
Fabriquer soi-même son cadre peut donner de très bons résultats. Néanmoins, le risque avec une création DIY est de ne pas faire honneur à l’œuvre, surtout pour une pièce originale. Le recours à un encadreur professionnel est certes plus onéreux, mais vous assure un rendu impeccable. Pour une caisse américaine de 40 cm sur 60, il faudra prévoir près de 140 euros TTC. Au-delà de ces dimensions, la note est évidemment plus élevée. Par ailleurs, les prix varient avec le matériau que vous souhaitez adopter ainsi que le style, sans compter le passe-partout inséré entre la peinture et le cadre.
