La peinture, un art intemporel et un médium indispensable, recèle de nombreux artistes contemporains en France. De l’épatant et jeune Vhils aux professionnels aguerris comme Viallat ou Seguì, découvrez les peintres du moment.
Claude Viallat et la peinture sans châssis
Haricot pour certain, rectangle pour d’autres, dans tous les cas, Viallat répète ce motif particulier sur ses peintures. La réitération de cet élément rend sa signature artistique distincte parmi les œuvres. Néanmoins, la technique de Viallat va bien au-delà de cette forme qu’il s’est inventée.
Avec les autres fondateurs de Supports/Surfaces, il cherche à recentrer la conception du tableau à ses constituants les plus basiques : la toile et les couleurs. Claude Viallat peint ses toiles sans châssis, sur une toile non enduite ni préparée, à même le sol. Il s’ouvre à différents supports. Pour lui, bâche, toile de jute, cul de fauteuil, nappe à frange ou tapis peuvent servir de toile.
Son inspiration lui vient de différents courants. Abstrait, pop art ou primitivisme ont chacun leur part d’influence dans l’œuvre de Viallat. Son premier déclic vient d’une exposition d’Auguste Chabaud en 1955 à Nîmes, le lieu de sa naissance. Lors de cet événement, il découvre que la créativité artistique pouvait s’exprimer au-delà des normes académiques qu’il a connues aux beaux-arts.
À la recherche d’œuvres de Viallat pour entamer votre collection ? La sélection chez au Réservoir saura répondre à votre désir. 2015/266, 2007/164, 031 et bien d’autres créations sur tissu vous attendent auprès de notre artplace.
Robert Combas, pilier de la figuration libre
Parler de peinture contemporaine française en omettant Robert Combas serait occulter La Joconde en décrivant l’œuvre de Da Vinci. Figure de proue de la figuration libre, Combas se fait connaître grâce à ce mouvement dont il est le principal instigateur.
Couleurs tape à l’œil, des motifs tantôt afro-ethniques, tantôt oniriques à la Joan Miro : aucune règle précise ne semble dicter les artistes. Pourtant, le beau ressort de ces œuvres réside sur le fait d’être à mi-chemin entre la BD et l’art dans sa conception conventionnelle. Combas fait d’ailleurs sensation, et parvient à vendre Nigou, sa toile dédiée au monde marin, à 100 000 euros.
Né à Lyon en 1957, Combas est un jeune artiste de Sète. Il aborde divers thèmes dans ses toiles, allant des fleurs aux fonds marins aux batailles. Son inventivité lui vaut les faveurs de la Fondation Van Gogh d’Arles qui lui dédie une exposition en 2008. Véritable couteau suisse de l’art contemporain, il maîtrise également la gravure et la tapisserie, comme en témoignent Elio Marin, Les jambes en fanfare ou encore Bataille de Romain.
Hervé Di Rosa, précurseur des arts modestes
Tout comme Combas, Hervé Di Rosa est sétois d’origine et également concepteur de la figuration libre. A travers le monde et Bato 2, ses premières acryliques entrent dans le registre de ce savoir-faire.
Féru de bandes dessinées, il s’en inspire pour la structure de ses œuvres. Ce style imprègne son œuvre des années 80, et inspire la création de Professeur X, La retraite ou encore L’attaque sur la rue du malheur. S’il est exposé à Amsterdam, Paris, et New York, di Rosa ne se voit pas un talent inné pour l’art. Il avoue avoir dû apprendre les techniques. Cette grande modestie est sans doute ce qui alimente sa soif intense d’apprendre d’autres artistes.
Il explore le monde entier pour puiser les perspectives artistiques de toutes les cultures. Vietnam, Ethiopie, Afrique du Sud Cuba, USA et Israël sont quelques-uns des pays dont il découvre le génie artistique. Le peintre est d’ailleurs connu pour la création du Musée des arts modestes. Dans cet espace, les artistes tous azimuts peuvent expérimenter, se dévoiler et se découvrir.
Pour Hervé di Rosa, la peinture n’est pas un art mort ni une chose du passé…C’est, selon ses dires, le médium le plus accessible, un médium indispensable. Outre ses talents de peintre, di Rosa excelle également dans les techniques édition comme la sérigraphie et l’impression pigmentaire. Ses xylogravures, comme No Hay Billetes, L’homo industrius ou encore En traversant le pont sont des œuvres que l’on peut retrouver à la vente dans notre galerie en ligne.
Philippe Pasqua, peintre et sculpteur
Figure majeure de l’art contemporain en France, Pasqua est parmi les artistes les plus côtés. Autodidacte et avide d’apprendre, il fait ses preuves sans passer par les beaux-arts. Sa conquête de l’art commence lorsque, du haut de ses 18 ans, son regard se pose sur un livre de Francis Bacon. Sans arrière-plan artistique, il découvre l’art, une force qui le foudroie sur place, selon ses propres termes. Il met en pratique les préceptes du grand maître britannique, connu pour ses toiles expressives, choquantes et teintées d’angoisse.
En sculpture comme en peinture, ses œuvres se reconnaissent à leurs dimensions souvent imposantes. Dans la collection Monomania en honneur à sa famille, les toiles font par exemple plus de deux mètres de long. Cependant, l’ingéniosité de Pasqua n’est pas limitée au format XXL. Le Réservoir compte de nombreuses créations sur papier, dont Femme bleue, Enfant noir et blanc et Bébé rose et jaune.
Fasciné par le thème des vanités, Pasqua propose également Vanité jaune, orange et bleu sur l’artplace. Ses œuvres peintes se démarquent par l’intensité des émotions dégagées. Bleu pour un visage tuméfié, rouge pour la passion : la palette choisie met à nu la vulnérabilité humaine.
Vhils, le maître de la destruction créative
Vous connaissez beaucoup d’artistes qui font du beau à coups d’explosifs, de burins et de marteaux ? Non, puisqu’ils ne courent pas les rues. La destruction créative, art de créer des fresques en détruisant et en creusant le matériau existant, Vhils semble en avoir créé les rudiments. Souvent, il découvre les formes en creusant les couches des textures travaillées : murs, portes en bois ou en fer, rouille sont son terrain de jeu favori.
Son secret ? Une créativité hors pair, certes, mais aussi un travail d’expérimentation acharné dans un entrepôt, officiant de laboratoire. D’ailleurs, sa technique n’est pas cantonnée au purement mécanique de la perceuse et des matériels de BTP. Il peut aussi faire des prouesses de destruction créative à partir de substances chimiques, en « déformant » une couche de peinture à l’eau de javel bien sûr !
Aussi simplement que Michel Ange a ôté ce qui n’était pas le David pour faire un David. Murs de constructions délabrées, vitres, mais aussi papier et peinture : Vhils ou Alexandre Farto (son nom) n’apporte aucune limite à la matière travaillée. Avec du papier ou de l’acier, il vous éblouit avec Angelino, Unearth series #24 et Contemplate series #06, confiés aux soins du réservoir.
Antonio Seguí, 1934-2022
Parmi les 5 000 artistes les plus cotés au monde, Seguì est un artiste originaire d’Argentine. En 1957, il présente pour la première fois ses œuvres à titre d’exposition personnelle. Cette année, il reçoit également le Prix de l’Université Nationale de Cordoue, lors du Salon National des Beaux-Arts de Cordoue en Argentine. Premier d’une grande série, ce prix fait suite à plus d’une vingtaine d’autres prix d’excellence qui lui sont décernés tout au long de sa carrière.
Qu’est-ce que ses tableaux ont donc de si spécial ? Il est particulièrement connu pour ses toiles présentant une amalgame d’individus différents, affairés et se mouvant chacun dans un sens. Ese dia se encontraron ou « Ce jour-là, ils se sont rencontrés », l’œuvre la plus estimée de Seguì disponible auprès du réservoir, en est un exemple représentatif.
Ses œuvres s’imprègnent d’art abstrait, de satire au crayon d’Honoré Daumier, mais aussi d’une vive nostalgie de son pays dont il se dit volontairement exilé. Et pour cause, le pouvoir militaire prend le contrôle de l’Argentine à la suite d’un putsch en 1976.