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L'Antiquité révélée.
Présentés à l’occasion d’une exposition collective, Marina Mankarios, Delia Diana Hamer, Frédéric Houvert, Morgane Ryckelynck et Chidy Wayne explorent la manière dont l’Antiquité a eu une influence déterminante dans leur pratique. L’exposition est pensée comme une ode à cette époque passée qui ne cesse de fasciner et d’influencer les artistes de notre époque.
Chaque artiste livre sa vision personnelle de l’Antiquité et propose une relecture de l’histoire de l’art sous un prisme contemporain. Si les esthétiques sont diverses, elles se répondent dans les thématiques qu’elles suggèrent. Le passé et le présent se combinent alors avec poésie et nostalgie. La citation à l’Antiquité est parfois évidente notamment à travers le travail de Marina Mankarios (née en 1996 en France) dont les sculptures donnent à voir une réintepretation personnelle de la statuaire antique. Les visages sublimes sont alors déconstruits, les corps décomposés comme une évocation du temps qui passe mais un témoignage puissant de la persistance de ces influences à l’époque contemporaine. L’artiste reprend les figures de la mythologie grecque et les réinterprète à sa manière.
Morgane Ryckelynck (née en 1994 en France) se réapproprie le mythe de Ishtar, déesse babylonienne de l’amour et de la guerre. Sur ses toiles, l’artiste souligne le tracé de sa silhouette et se confond dans les traits de son modèle. À travers un travail subtile, elle dépeint des corps en mouvement qui prennent place sur des draps, caractéristiques de ses derniers travaux effectués à l’École des Beaux Arts de Paris. Les figures s’entremêlent, se croisent et expriment avec force la dualité entre l’amour et la violence.
Une dichotomie qui se retrouve aussi dans les oeuvres de Chidy Wayne (né en 1981 en Espagne). L’artiste présente un travail presque obsessionnel autour de la figure masculine où les corps de ces lutteurs s’attirent et se repoussent dans un combat incessant.
Le thème de la lutte, si présent dans l’Antiquité se retrouve alors sur ses oeuvres et s’imposent pour ne former que le seul sujet du tableau. Avec ces étreintes accolades, l’artiste suggère la lutte intérieure. Les combats n’opposent pas deux adversaires, mais une seule et unique personne. La collection Pugna (du mot latin «combat») suggère la lutte intérieure, le question questionnement constant que nous avons envers nous-même. À la manière des dessins préparatoires, il suggère la figure humaine sans s’attarder sur les détails. La représentation du corps n’est que prétexte. Les tonalités sont douces mais la touche puissante affirmant une nouvelle fois un paradoxe entre tension et subtilité. L’oeuvre de Delia Diana Hamer (née en 1992 en Allemagne) séduit par l’intimité et le raffinement de ces portraits innocents et rêveurs. La figure de Vénus, déesse romaine de l’amour se dévoile dans toute sa splendeur. L’artiste propose une oeuvre qui invite à l’introspection et représente avec sensibilité l’âme humaine dans sa vulnérabilité. À la finesse de son trait répond l’intensité de ses couleurs, des rouges puissants aux bleus profonds. Mais derrière l’apparente sérénité de ses portraits, se cache en réalité une intense expressivité à la manière du Sturm und Drang. Frédéric Houvert (né en 1980 en France) dévoile des oeuvres abstraites dont le thème et les titres ne sont pas sans évoquer des origines grecques. Ses œuvres présentent une subtile référence à l’ornement végétal, élément central de sa pratique artistique et motif récurrent de l’architecture antique. Dans son univers, la figure s’efface pour ne laisser place qu’au végétal. Le feuillage se dissimule derrière des tonalités douces et des motifs complexes qui donnent à ses oeuvres une modernité intemporelle.
• Vernissage de l’exposition le vendredi 4 octobre à 18h en présence des artistes.
Le Réservoir. P A R I S
52, rue du Vertbois – Paris 3