dust noise
Exposition collective. Paris
Le Réservoir Paris est heureux de vous convier au vernissage de l’exposition Dust Noise, une exposition collective qui réunit pour la première fois les oeuvres de Charlie Verot et Swann Ronne, le vendredi 10 février de 18h à 21h au 52 rue du Vertbois Paris 3.
«Je coupe toujours le disjoncteur avant de quitter l’atelier. Le tableau me pose problème. Il n’est pas vivant, mais presque. Les enceintes et les tubes s’éteignent. Plus de sons, plus d’image. J’évite les pots qui traînent et la peinture fraîche dans le noir. Je rentre chez moi, j’allume ma platine et j’enlève mes Tn. Il parait qu’elles représentent des palmiers devant un coucher de soleil. Un ami me dit que c’est du plagiat. Le vol est une vision. Kimbrough ne verra rien si j’écris I gotta try you painting. On l’a remixé pour un défilé et je réalise que j’ai mis le pied dans la peinture. L’empreinte de mes baskets est imprimée dans tout le couloir.
La moquette a absorbé le blanc sous mes pompes et les traces ne viennent pas jusqu’à ma porte. Pas vu, pas pris, tout comme mon rêve de gagner ma croûte en jouant aux cartes – j’ai parié sur quelques chevaux, mais finalement, serio ludere, je peins – et c’est le jour de l’homme de ménage.
C’est un mec sympa. Je m’entends bien avec lui. Il sait ce que je fais et je lui ai demandé où il achetait ses serpillières. On discute, mais je ne voudrais pas qu’il remonte jusqu’à moi pour vider sa poussière sur mon paillasson. J’aime ce qui sonne faux. Une partition, c’est comme une voie qui me dit regarde ailleurs ou sois complice de cette blague stupide. Alors on fait quoi ?
L’empreinte de mon talon est nette jusqu’à l’atelier comme un fer. Un vrai cheval de bataille. J’ai même marché dessus dans le sens inverse. Ce n’est pas pour faire le malin, mais de toute façon la rue est sale et ça sera recouvert d’ici demain. Je ne veux plus penser qu’une bonne peinture est une peinture morte. Electrophilia m’a fait la leçon, elle doit vibrer outre-tombe et faire beaucoup de bruit pour rien. L’important, c’est de ne pas faire de trace sur ses baskets blanches.»
Ce texte ainsi que l’exposition sont le résultat de la collaboration entre Charlie Verot et Swann Ronne qui rapprochent leurs travaux personnels pour l’occasion.
• Vernissage de l’exposition le Vendredi 10 février | de 18.00 à 21.00 • Paris
Le Réservoir. P A R I S
52, rue du Vertbois – Paris 3